Consulter : une décision difficile à prendre

Inégaux face à la vie

Il se peut que le poids des difficultés que nous rencontrons dépasse notre capacité de résistance. Celle-ci, comme toutes les caractéristiques humaines, varie pour chacun d’entre nous. De la même manière que certains ont une force physique plus importante que d’autres ou ont une meilleure mémoire, certaines personnes ont également une sensibilité plus importante. Celle-ci présente de nombreux avantages, notamment dans les relations humaines, la vie artistique ou intellectuelle, mais elle peut rendre aussi plus vulnérable.

Quand consulter devient une priorité

  • vous avez déjà essayé plusieurs solutions pour résoudre votre problème
  • votre vie s’assombrit et vous avez tendance à réduire celle-ci au problème qui vous afflige
  • votre problème est devenu envahissant et occulte les aspects positifs de votre vie et/ou affecte vos relations avec votre entourage
  • vous avez perdu votre joie de vivre, vous êtes triste ou vous avez des pensées suicidaires
  • vous avez perdu espoir que les choses puissent changer, vous vous sentez perdu, dans une impasse
  • des domaines importants de votre vie sont affectés : vie professionnelle, vie sentimentale, vie familiale, vie sociale,
  • vous êtes enfermé dans la répétition de scénarios de vie, vous rencontrez toujours le même type de problème même si les personnes ou les contextes changent

Les mauvaises raisons pour ne pas consulter

N’est-ce pas une évidence que nous recherchons tous le bien-être? Et pourtant de nombreuses barrières se dressent entre cette légitime aspiration au bonheur et les démarches à entreprendre pour réellement enclencher un changement. Envisageons ci-contre quelques unes d’entres elles:

La psychologie est une science récente qui touche aux sciences humaines mais aussi aux sciences médicales et de plus en plus aux neurosciences. Science jeune, en cours d’accréditation auprès des autres sciences dites plus « dures », elle souffre du flou régnant sur le mot « psy ». Certaines approches comme les Thérapies Cognitivo Comportementales (TCC) reposent sur une méthodologie directement issue de la méthode expérimentale appliquée au cas particulier d’une personne. Elles offrent ainsi un maximum de garanties de sérieux et d’objectivité, en tout cas autant que peut le faire une science dont l’objet d’étude est le fonctionnement psychologique humain.

La peur d’être différent, de ne pas être normal, d’être fou. Quelques chiffres pour vous rassurer et vous montrer que sous des dehors de « normalité » (notion restant à définir) beaucoup d’entre nous, parmi vos voisins, vos amis, votre famille, vos collègues souffrent déjà, ont souffert ou souffriront psychologiquement : selon la revue European Neuropsychopharmacology,du 4 septembre 2012 le nombre de  français souffrant d’une pathologie mentale serait de 12 millions de personnes sur 69 millions, soit 17% des français; 27% de la population serait touchée par la détresse psychologique (santementale2014.org); entre un dixième et un cinquième de la population risque d’être atteint par un trouble mental à un moment quelconque de la vie (Rapport de la Cour des Comptes, Décembre 2011, « L’organisation des soins psychiatriques : les effets du plan « psychiatrie et santé mentale » (2005-2010))

La peur de mal tomber, de partir pour des années, que cela ne serve à rien… Ces peurs sont légitimes et doivent inciter à de la prudence dans le choix de la psychothérapie que l’on souhaite suivre et du thérapeute. Il existe de nombreux types de thérapies d’où la nécessité de faire un choix éclairé. Bien souvent, le choix d’une nouvelle voiture ou d’un nouveau téléphone donnera lieu à plus de recherches et d’esprit critique que le choix d’une thérapie ET d’un thérapeute. J’expliquerai dans la rubrique « Quelle approche thérapeutique ? » les raisons qui font que les Thérapies Cognitivo Comportementales sont dignes de considération, de confiance et de sérieux mais il y en a d’autres.

Pour consulter, trouver le professionnel qui vous conviendra, passe parfois par la rencontre de plusieurs d’entres eux avant de trouver « le bon ». « Etre déjà » aller voir un psy, même deux ou plus ne dispense pas de continuer à chercher celui qui vous conviendra. Lorsque vous tombez sur un mauvais garagiste vous ne renoncez pas à tous les garagistes? Avec le « psy », c’est pareil!
Cette recherche est d’autant plus importante que des études faites sur l’analyse des facteurs déterminant le succès d’une thérapie concluait que le choix du thérapeute était le facteur le plus important.

Compte tenu du contour encore flou de ce domaine de la santé humaine, la Sécurité sociale ne rembourse pas les dépenses liées aux psychothérapies. Certaines mutuelles proposent des remboursement et il sera important pour vous de voir ce qu’il en est avec votre mutuelle. Si vous n’en avez pas je vous conseille de voir ce que propose le site carteblanche.fr. Je vous invite aussi à prendre en considération plusieurs facteurs pouvant jouer dans l’appréciation du cout d’une psychothérapie. En premier lieu, étant habitué en France à ne pas payer ou peu pour de nombreuses dépenses de santé, nous avons des difficultés à accepter de dépenser 60€, voire plus parfois, pour une heure de thérapie sachant qu’elles peuvent durer parfois quelques mois. Demandez-vous aussi si votre bien-être ne mérite pas les sacrifices que vous aurez à consentir ? Ne vaut-il pas mieux prendre soin de vous véritablement plutôt que de vous offrir des pis-allers ou des plaisirs, toujours éphémères par définition.
La deception provient souvent d’une confrontation défavorable entre nos attentes et les résultats obtenus. Deux questions se posent : quelle est la nature et l’ampleur de nos attentes et comment mesurer les résultats obtenus? Si nos attentes sont élevées ou irréalistes il y a toutes les chances d’être déçu. Croire qu’un psy est détenteur de la solution ou que miraculeusement un matin on se réveillera « guéri », a toutes les chances de provoquer de grandes désillusions. La croyance perdure dans notre culture que le changement s’opérera spontanément suite à un « déclic ». Ces « miracles » surviennent parfois mais le plus souvent le changement résultera d’un grand déploiement de courage et de persévérance chez les patients. Dans les Thérapies Cognitivo Comportementales, nous mettons faisons en sorte de bien déterminer l’objectif de la thérapie puis nous mettons en place des outils objectifs de suivi du changement.

Découvrir comment « Je » marche

Trop peu de place est faite dans l’éducation que nous recevons sur la manière de fonctionner des êtres humains. L’accent est plutôt mis sur l’acquisition de connaissances relatives au monde dans lequel nous vivons, aux sciences, aux langues etc… Au mieux nous découvrons certains aspects de notre fonctionnement physiologique mais qu’en est-il de notre cerveau, de notre âme, de notre esprit, des émotions, de leurs enchainement avec les pensées, de leur influence sur notre comportement etc… Très peu si bien que nous arrivons vierge de toute connaissance dans un monde éminemment complexe où les attentes et contraintes pesant sur nous sont nombreuses et de plus en fortes. Dans un tel contexte il n’est pas inutile de découvrir quels sont les ressorts de nos comportements, les rapports que nous entretenons avec la réalité et de disposer d’outils permettant une meilleur gestion de nos émotions.

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