En couple, l’amour ne suffit pas
De la confusion des sentiments du couple : aimer ou être amoureux?
Hartfield en 1988 caractérise le phénomène de tomber amoureux par sa rapidité, son Imprévisibilité et certains aspects cognitifs comme l’occupation quasi-permanente de la pensée de l’amoureux par l’image de son partenaire, son idéalisation, une attraction physique globale mais sexuellement orientée et finalement la difficulté à supporter les conflits ou les frustrations (séparations et absences).
A un niveau biologique, on constate l’importance du rôle de l’aide olfactive dans le phénomène amoureux. Les phéromones (substances sécrétées pas le corps, perceptibles par d’autres de manière inconsciente et qui au niveau cérébral déclenchent des émotions) ont par exemple un rôle très important dans la genèse du coup de foudre en favorisant le rapprochement.
Des auteurs ont comparé l’état amoureux à celui d’être sous influence.
Cet état est donc temporaire et peut durer de quelques jours à quelques années mais s’il peut réémerger de façon temporaire à l’occasion de situations particulières dans la vie du couple, en général il ne décrit plus le sentiment pouvant émerger sur le long terme. Si on appelle amour ce sentiment, celui-ci émerge au fil du temps et de la rencontre véritable avec l’autre qui en découle. Il est plus doux et c’est ce qui reste une fois que l’état amoureux a disparu.
Couples heureux, couples malheureux
Tous les couples peuvent être amenés très normalement à s’opposer sur des sujets aussi variés que l’éducation des enfants (première cause de séparation dans les couples) ou les tâches ménagères. La différence entre les couples heureux et malheureux réside dans la manière dont les couples gèrent ces conflits. De nombreux auteurs ont mis en lumière les comportements pouvant prédire une mauvaise évolution dans le couple lorsque ceux ci se produisent régulièrement. Parmi ces comportements on trouve en général la critique, le mépris ou condescendance dans les échanges, les attitudes défensives comme la justification et la fermeture à l’autre (le mutisme ou l’évitement).
Les couples heureux quant à eux démontrent une intelligence émotionnelle, un sens des responsabilités et des habiletés relationnelles supérieures à la moyenne. Ils ne cherchent pas à savoir qui a raison ou qui a tort ou encore, qui a commencé, jeux typiques des couples malheureux, mais vont chercher plutôt à privilégier leur bonheur. Il y a bien entendu des situations de couples particulières qu’il faut fuir comme la violence qu’elle soit psychologique ou physique mais si bonheur il y a, il s’apparente alors plus au soulagement qu’offre le répit ou la dépendance émotionnelle.
Quand consulter en couple?
Le plus tôt possible! avant même que démarre la vie de couple! j’exagère? pas du tout; voyez plutôt le résultat hallucinant de cette recherche. John Gottman, psychologue de couple américain renommé, est capable après un entretien de courte durée de prédire avec un taux de réussite de 90% quels couples vont continuer d’exister après 4 à 6 ans de vie commue.
Plus le couple met en oeuvre des comportements inadaptés pour faire face aux inévitables désaccords, plus le couple se dispute de manière inadaptée, plus le ressentiment, la colère, le sentiment d’injustice augmentent amenant à une cristallisation des positions de chacun dans ses comportements et sa manière de voir le partenaire diminuant ainsi le bonheur, l’intimité, l’ouverture à l’autre, l’envie d’être avec son partenaire. La motivation à faire des efforts diminue rendant alors les chances de changement plus difficiles à mettre en oeuvre.
