Les Pensées

Les cognitions ou l’armature de notre système de pensée

Nous appelons cognitions les connaissances que nous pouvons avoir sur nous-même, le monde, les autres. Elles peuvent prendre la forme de pensées, de règles de vie régissant nos comportements, de croyances plus ou moins conscientes et pourtant déterminant en grande partie notre manière d’être au monde. Elles sont inséparables du langage. Sans celui-ci nous restons à un niveau sensoriel, perceptif, émotionnel.

La pensée ou cette voix qui parle dans notre tête

Quoi que nous fassions, une voix discute dans notre tête qui commente, explique, rationalise ou parfois juge que ce soit soi-même ou les autres.

Notre besoin de comprendre ce qu’il se passe autour de nous peut être non seulement à l’origine des plus grandes découvertes que l’homme ait pu faire mais aussi des plus grands drames intra ou interpersonnels.

Nous avons en effet tendance à écouter cette voix qui prend parfois des allures d’évidence indiscutable surtout lorsqu’elles sont portées par des émotions. Nous pensons alors « Les gens pensent que je suis nulle » ou bien « Il/elle va me quitter » ou encore « Je vais mourir ».

L’illusion du pouvoir de la pensée en thérapie

Notre besoin de comprendre se manifeste bien entendu dans le cadre de la thérapie, porté également par la croyance que le salut viendra de comprendre pourquoi.

  • Pourquoi faisons nous cela?
  • Pourquoi souffrons nous ainsi?
  • Pourquoi, pourquoi…?

Toutes les recherches sur ce sujet montrent que accéder à une cause ne permet pas la disparition de la souffrance si tant est qu’il soit possible de trouver LA cause. Sauf dans certains cas comme les traumas, les origines de notre souffrance sont souvent multi factorielles. Fort de cette croyance nous pouvons alors, happé par la force de notre intellect, passer des années à tourner dans tous les sens les informations que nous avons, les questions que nous nous posons et qui nous semblent indispensable pour guérir, et cela dans une quête sans fin.

Un véhicule pour relancer un processus interrompu

La pensée n’en est pas moins un outil indispensable dans la thérapie. Emettre des hypothèses sur l’origine de l’installation de nos difficultés et les restituer dans leur contexte permettra d’alléger une partie de la souffrance provenant justement du regard que nous pouvons porter sur nos difficultés et qui induit souvent de la culpabilité, une baisse de l’estime de soi et des comportements de recherche de soulagement engendrés par cette souffrance surajoutée à celle d’origine.

Mais surtout nos pensées, nos paroles viendront explorer, approfondir, donner une forme à ce qui a pu être vécu et qui fut si douloureux que les processus nécessaires à l’assimilation de toute expérience n’ont pu avoir lieu. Les émotions restent là, vivantes comme au premier jour, à l’orée de notre gorge, de notre poitrine, les compressant, nous essoufflant et nous bloquant dans notre vie.

La parole, qui est la forme orale que prennent nos pensées, vient relancer ce processus et faire revivre dans un lieu sûr ce qui a besoin d’être traité pour que d’informations chaudes, c’est à dire chargées en émotions, celles-ci puissent devenir froides, de simples souvenirs qui auront perdu la capacité de venir continuer à influencer notre vie d’aujourd’hui.