Les Comportements

Une émotion pour inviter à l’action

Comme décrit précédemment l’émotion est non seulement un puissant indice quant à notre bien-être mais elle nous pousse aussi à l’action. Il est intéressant de se rapprocher de l’étymologie du mot pour y noter le préfixe « é » du latin « ex » comme dans extérieur, et de « motion », du latin movere, mouvement. Ces racines illustrent le besoin urgent éprouvé lorsqu’une émotion à valence négative (c’est à dire désagréable) vient nous affecter.

« Nous nous sentons mal » et allons partir à la recherche d’une solution, d’un remède, de quelque chose qui pourra nous permettre d’alléger notre souffrance ou notre inconfort.

Des solutions pouvant devenir des problèmes

Confronté très tôt à des situations pouvant déclencher des émotions fortes exigeants des remèdes immédiats, les racines de notre arsenal de stratégies adaptatives naissent bien souvent inconsciemment et ce, dès le plus jeune âge. On imagine aisément que ces circonstances et l’urgence dans laquelle l’enfant peut se retrouver ne permettent pas d’élaborer des solutions dont il serait possible d’apprécier l’efficacité sur le long terme. Il s’avère parfois que ces comportements adoptés très tôt et, efficaces du point de vue de la régulation des émotions à court terme, peuvent sur le long terme avoir des conséquences imprévues et négatives sur le plan de l’équilibre psychologique et de la santé physique.

L’automatisation : un obstacle au changement

La possibilité d’automatiser des processus nous est d’une grande utilité dans la vie et rend possible l’expertise, la rapidité d’exécution et la possibilité d’accomplir plusieurs choses à la fois comme conduire une voiture tout en ayant une conversation par exemple.

En revanche si très tôt j’ai appris à apaiser ma peur de mal faire en laissant faire les autres à ma place je peux, une fois adulte, être paralysée devant une tâche nouvelle à accomplir. Ce qui peut sembler d’une simplicité affligeante à quelqu’un ayant appris à faire face à l’appréhension de se tromper, de mal faire et de rater, apparaitra comme un obstacle infranchissable à une personne n’ayant pas fait cet apprentissage. Non seulement l’anxiété grandira au fil du temps renforçant la croyance de ne pas être à la hauteur, d’être un incapable mais cette anxiété rendra de plus en plus difficile de rompre avec ce comportement.